syndrome bébé secoué

Le syndrome du bébé secoué est un sujet très tabou et souvent mal connu, voir pas du tout connu. En général, il est évoqué dans les cours de préparation à la naissance. Mais à cette période, on est souvent bien loin d’imaginer ce que c’est d’être confronté aux pleurs excessifs de son nouveau-né. 

Savez-vous que secouer un nourrisson endommage très fortement son cerveau ? 

Chaque année, plusieurs centaines d’enfants sont victimes de secouement en France. Et ce chiffre est certainement sous-évalué en raison de diagnostics non posés et d’une sous-déclaration de ce syndrome du bébé secoué.

C’est un sujet un peu glauque, mais je souhaite tout de même vous partager mes recherches, car à mon sens, la prévention est indispensable

Ma mission est alors de vous sensibiliser, et de vous faire prendre conscience que ça n’arrive pas seulement chez les autres ! 

Voici ce que vous allez découvrir dans cet article :

  • Le syndrome du bébé secoué, c’est quoi ?
  • Dans quel cas est-ce que ça arrive ?
  • Quelles sont les conséquences de secouement ? 
  • Des précieux conseils pour éviter de secouer son tout-petit. 

 

Le syndrome du bébé secoué, c’est quoi ? 

🌸 Le secouement : un geste d’une extrême violence

C’est le nom le plus courant pour désigner des blessures spécifiques infligées à un enfant qu’on a secoué de manière très violente. 

Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’un adulte qui empoigne un nourrisson pour le faire taire et qui le secoue violemment. Et bien souvent, c’est un geste qui entraîne des lésions cérébrales sévères irréversibles.

Les lésions peuvent survenir même si la tête ne reçoit aucun choc !

Mais alors, comment est-ce possible ?

Je vous explique…

Vous l’avez très certainement remarqué, mais un nouveau-né a une tête relativement grosse et lourde par rapport à son corps. En fait, la musculature de son cou et de sa nuque sont faibles.

Et lorsqu’un enfant est secoué violemment, son cerveau vient cogner devant et derrière… C’est pour cette raison qu’il est plus sensible et susceptible d’être blessé. 

 

🌸 À quel âge peut survenir le syndrome du bébé secoué ?

On peut parler de bébé secoué jusqu’à l’âge de 2 ans environ. 

Le plus souvent, ce sont les petits bout de moins de 1 an qui en sont victime. Et, dans 2/3 des cas, cela concerne les nourrissons entre 4 et 6 mois

A votre avis, pourquoi sont-ils plus vulnérables ?

Eh bien, lorsqu’un enfant ne tient pas sa tête, il est particulièrement vulnérable au secouement.

Imaginez un tout-petit face à un adulte en colère qui fait 20 à 30 fois son poids… 

syndrome du bébé secoué
un tout petit

 

Dans quel cas est-ce que ça arrive ?

🌸 Une triste histoire

Lorsque j’étais étudiante infirmière, j’ai réalisé un stage dans un service de pédiatrie, dans lequel j’ai vécu une situation très triste…

Un enfant de 11 mois était hospitalisé pour suspicion de maltraitance. Il avait des hématomes sur le corps et présentait une entorse à la cheville. La personne qui l’accompagnait était la maman et accusait son nouveau conjoint d’avoir commis un tel acte. Ceci dit, je ne rentrerai pas dans le détail de l’histoire familiale. 

Une enquête a alors été mené, des examens complémentaires ont été réalisé… Il s’est avéré que l’enfant présentait aussi des séquelles du syndrome du bébé secoué. La maman a avoué que ça lui été arrivé une fois de secouer son nourrisson pour le calmer. En la questionnant, elle s’est confiée être tellement désemparé face à ses pleurs excessifs qu’elle n’a pas pu se contrôler.

Pour conclure sur cette histoire, je n’ai jamais su comment allait ce pauvre petit bout. Mon stage s’est terminé et je n’ai pas obtenu de nouvelles par la suite. 

 

🌸 Un geste inimaginable pour beaucoup de parents, mais…

Pour de nombreux parents, ce geste reste inconcevable. D’ailleurs, je pense que vous êtes d’accord sur ce principe… Il est difficile de s’imaginer que l’on puisse être dans un tel niveau d’agacement et de fatigue pour arriver à une telle tragédie.

Pourtant, c’est un geste qui peut faire basculer la vie du tout-petit et de toute sa famille. 

Le syndrome du bébé secoué est une forme de maltraitance et il s’agit d’une infraction pénale sur le plan judiciaire.

Les lectrices de cet article ont aussi lu :  Développement psychomoteur bébé : tout ce que vous devez absolument connaître !

 

🌸 Personne n’est à l’abri !

Ce syndrome s’observe dans tous les milieux socio-professionnels et dans toutes les cultures. Alors que votre bout d’choux soit gardé par l’assistante maternelle, les parents, les grands-parents… Il y a toujours un risque.

Tout le monde peut avoir envie de secouer un nourrisson. Et oui, vous pouvez vite vous sentir désespérer et ne plus savoir que faire face aux pleurs excessifs…

Mais… il y a une EXTRÊME différence entre l’envie et le faire. Il existe encore une trop grande confusion entre les deux.

il existent tout de même certaines situations à risque :

  • Violence familiale
  • Isolement social 
  • Présence d’un adulte ayant lui-même été victime de violence durant son enfance 
  • Liens d’attachements fragiles
  • Méconnaissance du développement de l’enfant

C’est pourquoi, il est important d’informer toutes les personnes susceptibles de s’occuper du nourrisson. 

 

🌸 Qu’est-ce qui peut provoquer des gestes violents ?

Généralement, un adulte secoue l’enfant pour le faire taire, car il est excédé par ses pleurs excessifs. 

Les pleurs persistants peuvent entraîner toute une gamme d’émotions allant de l’irritation à l’impatience, en passant par la frustration. 

En fait l’adulte se sent totalement dépassé et se retrouve hors de contrôle !

Le secouement est aussi majoré par le stress, la fatigue, l’épuisement parental, la difficulté à gérer ses propres émotions… (contrôler sa violence, gérer sa frustration…)

syndrome du bébé secoué
Les danger du syndrome du bébé secoué

 

Quelles sont les conséquences du syndrome du bébé secoué ?

🌸 Des conséquences qui font froid dans le dos !

Dans 10 % des cas, le nourrisson meurt et dans 90 % des cas, il aura de graves séquelles.

C’est terrible n’est-ce pas ?

Les séquelles peuvent être motrices, visuelles, ou même être un handicap invisible. En fait, tout se passe à l’intérieur de la tête car il n’y a aucune lésion externe

Cela s’explique par 2 mécanismes :

  • Lorsqu’un enfant est secoué, les mouvements provoqués de son cerveau son très dangereux. Ces mouvements ne peuvent s’accorder et donc le sang se répand entre le cerveau et le crâne. C’est comme ça qu’apparaît un hématome sous-dural. [Il s’agit du signe le plus évocateur du syndrome du bébé secoué.]

  • La deuxième conséquence extrêmement grave est l’arrêt respiratoire. En fait, le cerveau du tout-petit n’est plus oxygéné comme il devrait et cela, entraîne de grandes lésions cérébrales irréversibles.

Les neurones ne peuvent pas se régénérer une fois que le mal est fait. L’enfant devra donc se développer avec celles qui restent…

 

🌸 Des conséquences sévères pour toute la vie

Le syndrome du bébé secoué provoque de terribles séquelles qui ne lui permettront jamais d’acquérir une pleine autonomie. 

 L’enfant aura toujours besoin d’une tierce personne pour s’occuper de lui bien que les atteintes motrices sont peu apparentes.

Il peut être amené à se faire suivre par des professionnels comme un kiné, un psychomotricien, un psychologue, un ergothérapeute…

Et concernant sont parcours scolaire ? 

Eh bien, il sera difficile pour l’enfant d’adopter un cursus scolaire normal car, les troubles de l’apprentissage sont très fréquents. Et souvent, les classes ne sont pas adaptées et le professeur n’est pas formé.

Le centre spécialisé semble être la meilleure solution pour de nombreux parents. De plus, il est difficile pour l’enfant d’avoir des relations sereines avec les autres. Vous l’avez compris, un enfant qui a été secoué demande une attention particulière.

Normalement, il ne doit faire que progresser.

Et s’il régresse, qu’est ce que ça signifie ?

Eh bien, ça peut être un signe alarmant !

Pour vous donner des exemples, cela peut être un tout-petit qui tenait assis et qui ne le fait plus du jour au lendemain. Ou alors, un enfant qui ne cherche plus de contact visuel ou d’interaction. 

 

🌸 Un témoignage bouleversant

Je souhaite vous faire part d’un témoignage d’un papa qui m’a particulièrement touché.

Son nourrisson a été secoué à l’âge de 4 mois 1/2 par l’assistante maternelle. Pourtant, il y avait une relation de confiance bien installé entre eux. Comme quoi, cela peut arriver à n’importe qui… D’où l’importance de toujours faire de la prévention parmi l’entourage de l’enfant. 

Il a désormais 8 ans… Et il présente une hémiplégie du côté gauche. Cela signifie qu’il néglige la moitié de son corps. Par exemple, il n’a pas idée de laver sa jambe droite, ou alors de s’essuyer entièrement le visage.

De plus, il est incapable de se concentrer. Le papa est en difficulté pour lui trouver un centre adapté.

Il a suffit de moins d’une minute à l’adulte pour basculer et chambouler la vie de ce petit bout à jamais. 

 

syndrome du bébé secoué
pleurs excessifs du tout-petit

 

Des précieux conseils pour éviter le syndrome du bébé secoué

🌸 Informer permet de diminuer les drames

La personne qui a été violente peut chercher à le cacher par culpabilité. C’est pourquoi, il est important d’informer toutes les personnes susceptibles de s’occuper du nourrisson de l’attitude à adopter lorsqu’elle sente la pression montée. 

Le syndrome du bébé secoué est plus grave que si un enfant tombe sur la tête ! 

 

🌸 Que faire si on sent la pression montée ?

Il n’est pas toujours simple de garder son calme face à un bébé qui pleure. D’autant plus, si vous avez tout essayé pour l’apaiser. 

Un enfant pleure en général 3 heures par jour pour différentes raisons (faim, besoin d’être changé, envie d’un câlin…) Parfois, vous pensez avoir répondu à tous ses besoins et pourtant rien n’y fait. Il continue de pleurer…

C’est à ce moment là qu’il est important de garder son sang-froid pour ne pas être tenté de secouer son tout-petit. Les pleurs excessifs peuvent être une réelle source de stress et de frustration. 

Les lectrices de cet article ont aussi lu : 11 solutions pour apaiser les pleurs du soir

Est-ce que vous vous sentez suffisamment préparer à la parentalité ?

Beaucoup d’entre-vous me répondront non… Et c’est tout à fait légitime. Personnellement, je pense que l’on est jamais prêt 😉 

Alors, la première chose à faire lorsque vous sentez la colère montée est de mettre votre tout-petit en sécurité. Comme je le vous le disait, cela peut arriver à tout le monde…

Voici mes conseils :

  1. Couchez-le dans son lit, sur le dos.
  2. Quittez la chambre pour quelques minutes et fermez la porte de la pièce.
  3. Aller boire un verre d’eau pour vous calmer et oxygéner votre cerveau.
  4. Faites des étirements, sauter, crier… Faites ce que vous voulez du moment que vous trouvez un moyen pour vous détendre. 

Surtout, ne culpabilisez pas de laisser votre nourrisson. Comme je le précise aux parents, il vaut mieux qu’il pleure dans son lit plutôt que dans vos bras lorsque vous êtes exaspérée…

 

🌸 N’ayez pas peur de demander de l’aide

N’hésitez pas à demander de l’aide à votre entourage. Le plus important est que ce soit une personne bienveillante en qui vous ayez confiance. 

Je suis certaine que les grands-parents se feront une joie de garder votre petit bout de temps en temps 😉

Ca vous permettra d’avoir un peu de répit. Et puis, vous serez plus calme et détendu pour prendre soin de votre petit bout.

 

🌸 Ce qu’il faut retenir sur le syndrome du bébé secoué

  • Le syndrome du bébé secoué, ça existe !
  • Tout le monde peut avoir envie de secouer un enfant. MAIS il existe une énorme différence entre avoir envie et le faire.
  • Secouer un nourrisson peut le tuer ou le rendre handicapé pour toute sa vie.
  • Il vaut mieux le laissé pleurer seul dans son lit plutôt que de le laisser pleurer dans vos bras. 

Pour conclure j’insiste sur l’importance de ne pas banaliser le syndrome du bébé secoué. Il mérite d’être généralisé car, la prévention reste le meilleur moyen pour éviter un drame. 

Être parent est un métier à part entière et loin d’être facile. Vous avez le droit d’être à bout de nerf, cela ne fait pas de vous une mauvaise maman.

Alors n’hésitez pas a partager vos doutes, vos peurs… Eh oui, le simple fait de reconnaître vos limites est très bénéfique pour vous et votre petit bout.

Je suis certaine que vous vous investissez déjà énormément auprès de votre enfant, ce qui fait déjà de vous une super maman ! 

maman bienveillante
maman bienveillante

Sources:
ameli.fr
syndromedubebesecoue.com
La maison des maternelles 

Connaissez-vous le syndrome du bébé secoué ? Qu’en pensez-vous ?

Partagez vos avis et vos questions en commentaires 🙂

Vous avez aimé cet article ?

Voici 3 autres articles que vous apprécierez :

Suivez-moi sur Facebook
J’en serai ravie 🙂 

Je vous souhaite un bel épanouissement dans votre rôle de maman,

À très bientôt, 

à propos maman radieuse

Vous avez aimé cet article ? Alors vous êtes libre de le partager :)